Il est vrai qu’à Tunis, nous commençons à peine
(depuis 2 ans) à sentir la pollution et ses effets. Mais ce n’est rien par rapport
à certaines régions du pays qui en ont souffrent depuis des décennies, et
personne n’a tenté d’arranger la situation.
L’exemple de la
ville de Gabès, ville côtière gâtée par la nature avec son magnifique
golf, et pourtant agressée par l’être humain. Il paraît même que c’est l’une
des villes les plus polluées de la Tunisie (d’après certaines associations environnementales).
Le ministère de l’Equipement et de
l’Environnement indique que les études menées sur la pollution industrielle ont
permis de constater que sur environ 5000 unités industrielles, seules 661
utilisent des procédés de traitement des déchés.
Le ministère précise, dans un communiqué publié à
l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, que ces industries qui ne
sont pas raccordées au système d’assainissement conventionnel se trouvent,
notamment, dans les régions de Gabes et Sfax. Selon la même source, les pollutions
de l’eau, de l’air et du sol, causées par les industries, ont atteint un seuil
alarmant et risquent sérieusement de devenir incontrôlable en Tunisie.
Une étude réalisée par la Banque mondiale depuis
le début des années 90 sur l’ampleur de la pollution industrielle en Tunisie a
permis d’identifier que plus de 75% de la totalité des déchets sont rejetés
dans la nature. « Les industries chimiques sont les principaux pollueurs avec
plus de 45% de substances toxiques organiques et plus de 25% de substances
toxiques métalliques. Les industries chimiques contribuent par ailleurs à 52%
dans la pollution de l’air, à 70% dans la pollution de l’eau et à 60% dans la
pollution du sol », indique l’étude.
Notons que depuis, la situation a tendu vers le
pire, notamment, avec la fermeture du centre de traitement des déchets
industriels spéciaux à Jradou, dans le gouvernorat de Zaghouan, qui a duré plus
de deux ans, mais surtout par la présence des ports phosphatiers avec toutes
leurs dégradations conséquentes sur l’environnement
Le milieu
marin est le plus souffrant de cette pollution qui va déboucher sur la destruction
des espèces marins vu les dangers des pesticides insolubles qui se fixent en
mer, les détergents constitués de
produits de base, d’adjuvants de solvants et les métaux lourds composé par le
mercure et le cadmium qui sont les plus toxiques.
C’est
ce qui explique la fermeture de plusieurs plages qui devient de plus en plus
commune à cause d’une pollution d’eau chimique massive rendant son utilisation
dangereuse et perturbant l’écosystème aquatique.
Cependant, la pollution des eaux ne
se limite pas aux eaux de surface ; les nappes aquifères sont progressivement
chargées de pesticides, de sels minéraux. Trop souvent elles ne pourront plus
être utilisées comme sources d’eau potable.
Due
à cette pollution chimique désastreuse, la qualité de l’eau potable s’en
ressent aujourd’hui et l’eau douce devient une denrée rare.