Je
sais, oui, ça fait un bout de temps que je n’ai pas posté de billet (vous
savez, c’est l’été et le blog prend aussi des vancances J …). Bref, je reviens avec une découverte qui n’est
pas très agréable.
J’ai
lu récemment un article intitulé « Une zone
industrielle viendra défigurer le paysage d’Ennahli » publié au journal “Le
temps” qui m’a vraiment touchée.
Encore
une fois, la nature fait l’objet d’un abus sans précédent en Tunisie, et ce en
complicité avec les turcs. Après le projet fiasco de l’aéroport d’Ennfidha (le
gouvernorat de Sousse), c’est au gouvernorat de l’Ariana que les nouveaux
prédateurs de la nature ont choisi d’élire domicile. Il s’agit cette fois-ci de
la prétendue “zone industrielle” à Ennahli où, le groupe turc Ostim envisage
d’investir dans « les industries légères à valeur ajoutée ». Certes, le projet
est alléchant pour ce groupe. Il est en contrepartie destructif de
l’environnement dans cette région, où « le milieu naturel est déjà fragile » comme
le démontre l’Atlas du gouvernorat de l’Ariana publié en mars 2011.
Quels
sont les impacts du projet sur l’environnement à court, moyen et long termes ?
Comment accepte-t-on d’aménager la moitié de la superficie, soit 50 hectares
avant même de finir l’étude d’impact sur l’environnement et de la faire valider
par l’Agence Nationale de la Protection de l’Environnement (ANPE) ? Comment se
permet-on de « classer la zone industrielle Ennahli comme zone forestière sur
le plan d’aménagement urbain de la municipalité de l’Ariana » alors que toutes
les zones forestières dans la région sont classées « zones interdites », comme
le précise l’Atlas, c’est-à-dire, intouchables ?
Le
parc Ennahli s’étale sur une superficie de 100 hectares qui est à la fois un
parcours de santé, un lieu de divertissement familial et surtout c’est l’un des
poumons du grand tunis qui sera bientôt asphyxié.
« 50
hectares ont été déjà aménagés en attendant le parachèvement des procédures de
changement de la vocation du terrain restant et son aménagement » a déclaré Ridha
Saïdi, ministre chargé des dossiers économiques et sociaux, et n’hésite pas à
annoncer au vu et su de tous les observateurs que des dépassements ont été
effectués pour réaliser la nouvelle zone industrielle à Ennahli (ça nous
rappelle des scénarios pratiqués par l’ancien régime) et le moins que l’on
puisse dire, que ces décisions sont illégales et même abusives, car, la loi impose
de réaliser une étude d’impact sur l’environnement avant le lancement de toute
activité industrielle. Aucun projet industriel, agricole ou commercial dont
l’activité est génératrice de pollution ou de dégradation de l’environnement,
n’est autorisée sans l’accord de l’Agence Nationale de Protection de
l’Environnement (ANPE).
Et
il ne suffit pas, en fait, de se contenter de déclarations fallacieuses, tel le
cas pour Ridha Saïdi qui a annoncé en février 2013, que « cette zone, est une
amie de l’environnement », que de la directrice régionale des domaines de
l’Etat et des Affaires Foncières à l’Ariana ajoute à l’Agence Tap « qu’aucun problème ne se pose
avec le ministère de l’Agriculture, notamment la direction des forets ou
l’ex-ministère de l’Environnement, étant donné que la zone industrielle Ennahli
est classée zone forestière selon le plan d’aménagement » de la ville de
l’Ariana.
Si
la responsable annonce que tout va bien, la direction régionale des forets à
l’Ariana nie toute information sur le projet. De son côté, le secrétariat
d’Etat chargé de l’environnement a dit son mot à ce niveau. Il a en effet,
exprimé son mécontentement pour ne pas dire son refus du projet qui aura un
impact lourd sur la région.
Protéger
le gouvernorat de l’Ariana contre ce projet est une urgence car, son
environnement est déjà « déstabilisé par l’extension urbaine aux dépens des
terres agricoles ». De plus, « le gouvernorat possède un potentiel en sol
menacé d’une part par l’extension urbaine et par l’érosion et la pollution
d’autres parts », attire l’attention l’Atlas. De plus l’ANPE est appelé à
agir pour arrêter toute activité qui nuit à l’environnement dans la ville de
l’Ariana pour ne pas reproduire les même fautes commises lors de l’ancien
régime quand des autorisations de construction de centres commerciaux sont
accordées dans des zones agricoles ce qui a provoqué des problèmes
environnementaux.
Il
faut dire qu’en ce moment, ce type de projet doit être dirigé vers d’autres
régions où les problèmes du chômage, de marginalisation et de
sous-développement se posent avec acuité.
au fait, il ne suffit pas de se vanter de réaliser un méga projet avec les turcs lesquels viennent de se révolter contre le régime au pouvoir suite à l’arrachement des arbres dans le parc du Taksim. Les turcs ont fait preuve du respect de l’environnement et de ténacité pour protéger leurs espaces verts. Sommes-nous capables de le faire ?
au fait, il ne suffit pas de se vanter de réaliser un méga projet avec les turcs lesquels viennent de se révolter contre le régime au pouvoir suite à l’arrachement des arbres dans le parc du Taksim. Les turcs ont fait preuve du respect de l’environnement et de ténacité pour protéger leurs espaces verts. Sommes-nous capables de le faire ?