mardi 16 juillet 2013

De Taksim au parc Ennahli...


Je sais, oui, ça fait un bout de temps que je n’ai pas posté de billet (vous savez, c’est l’été et le blog prend aussi des vancances J …). Bref, je reviens avec une découverte qui n’est pas très agréable.
J’ai lu récemment un article intitulé « Une zone industrielle viendra défigurer le paysage d’Ennahli » publié au journal “Le temps” qui m’a vraiment touchée.

Encore une fois, la nature fait l’objet d’un abus sans précédent en Tunisie, et ce en complicité avec les turcs. Après le projet fiasco de l’aéroport d’Ennfidha (le gouvernorat de Sousse), c’est au gouvernorat de l’Ariana que les nouveaux prédateurs de la nature ont choisi d’élire domicile. Il s’agit cette fois-ci de la prétendue “zone industrielle” à Ennahli où, le groupe turc Ostim envisage d’investir dans « les industries légères à valeur ajoutée ». Certes, le projet est alléchant pour ce groupe. Il est en contrepartie destructif de l’environnement dans cette région, où « le milieu naturel est déjà fragile » comme le démontre l’Atlas du gouvernorat de l’Ariana publié en mars 2011.
Quels sont les impacts du projet sur l’environnement à court, moyen et long termes ? Comment accepte-t-on d’aménager la moitié de la superficie, soit 50 hectares avant même de finir l’étude d’impact sur l’environnement et de la faire valider par l’Agence Nationale de la Protection de l’Environnement (ANPE) ? Comment se permet-on de « classer la zone industrielle Ennahli comme zone forestière sur le plan d’aménagement urbain de la municipalité de l’Ariana » alors que toutes les zones forestières dans la région sont classées « zones interdites », comme le précise l’Atlas, c’est-à-dire, intouchables ?

Le parc Ennahli s’étale sur une superficie de 100 hectares qui est à la fois un parcours de santé, un lieu de divertissement familial et surtout c’est l’un des poumons du grand tunis qui sera bientôt asphyxié.





« 50 hectares ont été déjà aménagés en attendant le parachèvement des procédures de changement de la vocation du terrain restant et son aménagement » a déclaré Ridha Saïdi, ministre chargé des dossiers économiques et sociaux, et n’hésite pas à annoncer au vu et su de tous les observateurs que des dépassements ont été effectués pour réaliser la nouvelle zone industrielle à Ennahli (ça nous rappelle des scénarios pratiqués par l’ancien régime) et le moins que l’on puisse dire, que ces décisions sont  illégales et même abusives, car, la loi impose de réaliser une étude d’impact sur l’environnement avant le lancement de toute activité industrielle. Aucun projet industriel, agricole ou commercial dont l’activité est génératrice de pollution ou de dégradation de l’environnement, n’est autorisée sans l’accord de l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE).
Et il ne suffit pas, en fait, de se contenter de déclarations fallacieuses, tel le cas pour Ridha Saïdi qui a annoncé en février 2013, que « cette zone, est une amie de l’environnement », que de la directrice régionale des domaines de l’Etat et des Affaires Foncières à l’Ariana ajoute à l’Agence Tap « qu’aucun problème ne se pose avec le ministère de l’Agriculture, notamment la direction des forets ou l’ex-ministère de l’Environnement, étant donné que la zone industrielle Ennahli est classée zone forestière selon le plan d’aménagement » de la ville de l’Ariana.
Si la responsable annonce que tout va bien, la direction régionale des forets à l’Ariana nie toute information sur le projet. De son côté, le secrétariat d’Etat chargé de l’environnement a dit son mot à ce niveau. Il a en effet, exprimé son mécontentement pour ne pas dire son refus du projet qui aura un impact lourd sur la région.
Protéger le gouvernorat de l’Ariana contre ce projet est une urgence car, son environnement est déjà « déstabilisé par l’extension urbaine aux dépens des terres agricoles ». De plus, « le gouvernorat possède un potentiel en sol menacé d’une part par l’extension urbaine et par l’érosion et la pollution d’autres parts », attire l’attention l’AtlasDe plus l’ANPE est appelé à agir pour arrêter toute activité qui nuit à l’environnement dans la ville de l’Ariana pour ne pas reproduire les même fautes commises lors de l’ancien régime quand des autorisations de construction de centres commerciaux sont accordées dans des zones agricoles ce qui a provoqué des problèmes environnementaux.

Il faut dire qu’en ce moment, ce type de projet doit être dirigé vers d’autres régions où les problèmes du chômage, de marginalisation et de sous-développement se posent avec acuité.
au fait, il ne suffit pas de se vanter de réaliser un méga projet avec les turcs lesquels viennent de se révolter contre le régime au pouvoir suite à l’arrachement des arbres dans le parc du Taksim. Les turcs ont fait preuve du respect de l’environnement et de ténacité pour protéger leurs espaces verts. Sommes-nous capables de le faire ?