Alors que la Tunisie célébrera bientôt, le 5 juin, aux côtés des
autres pays du monde, la journée mondiale de l’environnement, la situation de
l’environnement dans notre pays continue de pâtir des dérives environnementales
graves, enregistrées à la suite du relâchement sécuritaire ayant suivi la
Révolution. Aujourd’hui,
un visage tout aussi hideux de monticules d’immondices répugnantes qui
enlaidissent le paysage et devant l’incapacité des autorités municipales à
trouver une solution, les habitants n’hésitent pas à mettre le feu aux
détritus, ce qui aggrave la situation en augmentant la pollution de l’air qui
devient irrespirable.
Le
spectacle est désolant. La pollution, le désordre pour ne pas dire le chaos se
sont installés depuis la Révolution du 14 janvier, cela est dû à des difficultés
d’ordre techniques qui résident dans le manque d’équipements. Il est nécessaire
d’équiper les sites de stocks des déchets en produits synthétiques pour prévenir la pollution des eaux souterraines par les lixiviats, produit
dangereux généré par la fermentation des déchets, la restructuration de toutes les décharges
sauvages existantes est à organiser et aussi développer la filière de
«tri-recyclage-valorisation»par la création d’entreprises spécialisées dans ce domaine.
A
cela s’ajoutent d’autres difficultés, Il s’agit notamment, du relâchement au
niveau du contrôle, des mouvements et des grèves dans
les différentes structures concernées par la collecte des déchets (agents
municipaux, agents travaillant dans les décharges contrôlées…), sans oublier le
comportement du citoyen qui applique la fameuse règle « Not in my Backyard ».
Pas dans mon jardin. La situation est le moins que l’on puisse dire regrettable.
La
Tunisie voit de jour en jour son image ternie. On parle aujourd’hui, de
circuits d’ordures qui prennent place dans les forêts, à proximité de la Cité
Olympique de Rades. C’est aberrant pour un pays qui a investi des ans durant
dans l’environnement. Quel rôle compte jouer la commission nationale de la
propreté dans les prochains jours pour redonner à la Tunisie une belle image ?
Plusieurs
alternatives sont actuellement disponibles pour diminuer l’enfouissement de ces
déchets dans les décharges ou leur rejet en plein nature.
Parmi
les alternatives qui se profilent derrière ces montagnes d’ordures et qui se
sont avérées très efficaces sous d’autres cieux : le recyclage et
la valorisation.
Les
déchets organiques, en l’occurrence constituent aujourd’hui un enjeu très
important dans la mesure où leur récupération et valorisation permettent non
seulement de sauvegarder l’environnement mais aussi de générer des revenus et
des postes d’emploi. Les déchets organiques valorisables constituent
aujourd’hui un enjeu de taille qu’il faut absolument promouvoir. La gestion de
cette catégorie de déchets est aujourd’hui assez développée dans certains pays
notamment en Europe. Elle est devenue une véritable industrie dont les acteurs
réalisent des gains substantiels se chiffrant à plusieurs
milliards de dollars. La valorisation de ces déchets est désormais un choix
stratégique.
Cet objectif est d’autant plus important qu’il touche à la fois le domaine de
l’environnement, les structures sociales, mais aussi les structures
économiques.Cette thématique, aussi prometteuse soit elle de nos jours a dores et déjà suscité l’intérêt de différentes institutions dans les secteurs de l’environnement, de l’agriculture et de l’énergie.
Malgré la taille du gisement confirmée par toutes les études jusqu’ici menées en matière d’évaluation du potentiel des déchets organiques en Tunisie, les besoins élevés en compost d’une part ainsi que le gain énergétique pouvant être généré par valorisation énergétique de la biomasse mais le secteur de la valorisation des déchets organiques n’a pas vu réellement une évolution significative et reste encore embryonnaire.
Il
existe aussi l’alternative de l’extraction du méthane, appelé également biogaz,
des déchets ménagers qui représente aussi une bonne alternative énergétique, les décharges
publiques sont dotées d’une forte capacité énergétique. Il est aussi intéressant
d’accorder une importance à la valorisation des déchets verts des marchés de
gros ( Sfax, Bizerte, Nabeul et Sousse) dont les rejets verts totaux avoisinent les 27 tonnes par jour, d’ailleurs il existe un projet pilote de
valorisation des déchets verts du marché de gros de « Bir el Kassaa »
entré en exploitation, en juin 2010, répond actuellement à 35% des besoins du
marché en électricité.
Les
stations de transfert d'énergie par pompage (STEP), les centrales dites
gravitaires et les usines marémotrices peuvent bien créer de l’électricité grâce
à l'énergie hydroélectrique.
De
grands chantiers sont à entreprendre pour réconcilier le citoyen avec son environnement
et surtout lui offrir des meilleures conditions de vie.
Cela
ne va pas se réaliser par une baguette magique comme le mentionnent aussi bien
les experts dans le domaine ainsi que les responsables municipaux. C’est un
travail de longue haleine qui nécessite un investissement. Entre temps il faut
arrêter ceci par des solutions urgentes, notamment des campagnes de propreté
durables et l’implication des différents concernés par le sujet.