La pénurie d'eau n'est pas la seule préoccupation à avoir
vis-à-vis de la gestion des ressources en eau. L'évolution de leur qualité et
de leur degré de pollution sont également inquiétants.
Parce que l'eau douce est une ressource précieuse, la pollution
des nappes phréatiques, qui
constituent une réserve importante d'eau douce relativement pure, et des lacs et des rivières, est sans doute la plus préoccupante. Ceux-ci étant
également liés aux activités humaines, ils sont impactés, et leur état est
globalement en cours de dégradation. Les pollutions des eaux douces se
retrouvent dans les mers et les océans, de par le cycle de l’eau, et viennent ainsi
aggraver la pollution marine.
La disponibilité en eau douce :
La consommation d’eau douce s’accroît principalement dans les pays
en développement. La rareté des nouvelles sources d’approvisionnement et de leur
mise en valeur onéreuse réduit les disponibilités en eau par habitant.
A cette grave pénurie d’eau s’ajoute une détérioration continue de
qualité de l’eau, actuellement, 10% des cours d’eau surveillés sont
pollués.
La situation en Tunisie :
«La Société Nationale d'Exploitation et de
Distribution des Eaux (SONEDE), la seule et unique société qui fournit
l'eau potable aux Tunisiens n'a respecté que 30% des normes relatives au
contrôle des substances toxiques dans l'eau potable, ce qui présente un risque
pour la santé des consommateurs». C’est ce qu’a révélé le 27ème rapport annuel
de la cour des comptes pour l'année 2011, présenté vendredi 14 décembre à Tunis*.
Le rapport a précisé que «les analyses effectuées par les
laboratoires de la SONEDE sur les produits chimiques qui peuvent être présents
dans l'eau potable, ont atteint une teneur maximale de 60%, ce qui signifie le non respect des
règles internationales en vigueur»*.
De plus, et toujours selon le même rapport, «la
SONEDE a utilisé 160 000 branchements en plomb, ce qui est contraire
aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui interdit
l'utilisation du plomb dans les réseaux de distribution d'eau»*.
L’organisation internationale souligne également qu’un excès de
plomb peut nuire à plusieurs systèmes dans l'organisme, y compris le système
nerveux et reproductif et les reins, et il peut causer une hypertension
artérielle et une anémie. Le plomb s'accumule dans les os, et le saturnisme
peut être reconnu à la ligne bleue qui entoure les gencives. Le plomb est
particulièrement nocif pour le cerveau en développement des fœtus et des jeunes
enfants et pour les femmes enceintes.
En clair, ces révélations ne devraient pas dissuader les
Tunisiens qui en ont les moyens à se passer d’eau minérale. Quant aux autres…Tout
en espérant qu’on ne verra pas cette année des pénuries comme celles vécues l’année
dernière à cause de la canicule, car de graves
problèmes d’eau ont été signalés dans les localités de Mdhilla et de Mareth
dans le sud du pays.
D'ailleurs dans certains villages reculés, on a même signalé que l'unique robinet potable qui alimente toute une ville est à sec.
Et comme à chaque fois on termine par des citations, la première de Jean-Charles
“ L’eau naturelle sort du robinet et l’eau potable de la bouteille”, la
seconde d’Eric Orsenna “ Le pire des maladies de l’eau tue en privant
d’eau”
*Source : TAP
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