lundi 29 avril 2013

Nettoyons la Nature



Alors que la Tunisie célébrera bientôt, le 5 juin, aux côtés des autres pays du monde, la journée mondiale de l’environnement, la situation de l’environnement dans notre pays continue de pâtir des dérives environnementales graves, enregistrées à la suite du relâchement sécuritaire ayant suivi la Révolution. Aujourd’hui, un visage tout aussi hideux de monticules d’immondices répugnantes qui enlaidissent le paysage et devant l’incapacité des autorités municipales à trouver une solution, les habitants n’hésitent pas à mettre le feu aux détritus, ce qui aggrave la situation en augmentant la pollution de l’air qui devient irrespirable.



 En Tunisie on devrait compter annuellement près de 3,5 millions de tonnes de déchets ménagers. Un très lourd fardeau pour les pouvoirs publics chargés de gérer les décharges municipales.
Le spectacle est désolant. La pollution, le désordre pour ne pas dire le chaos se sont installés depuis la Révolution du 14 janvier, cela est dû à des difficultés d’ordre techniques qui résident dans le manque d’équipements. Il est nécessaire d’équiper les sites de stocks des déchets en produits synthétiques pour prévenir la pollution des eaux souterraines par les lixiviats, produit dangereux généré par la fermentation des déchets, la restructuration de toutes les décharges sauvages existantes est à organiser et aussi développer la filière de «tri-recyclage-valorisation»par la création d’entreprises spécialisées dans ce domaine.
A cela s’ajoutent d’autres difficultés, Il s’agit notamment, du relâchement au niveau du contrôle, des mouvements et des grèves dans les différentes structures concernées par la collecte des déchets (agents municipaux, agents travaillant dans les décharges contrôlées…), sans oublier le comportement du citoyen qui applique la fameuse règle « Not in my Backyard ». Pas dans mon jardin. La situation est le moins que l’on puisse dire regrettable.
La Tunisie voit de jour en jour son image ternie. On parle aujourd’hui, de circuits d’ordures qui prennent place dans les forêts, à proximité de la Cité Olympique de Rades. C’est aberrant pour un pays qui a investi des ans durant dans l’environnement. Quel rôle compte jouer la commission nationale de la propreté dans les prochains jours pour redonner à la Tunisie une belle image ?



Plusieurs alternatives sont actuellement disponibles pour diminuer l’enfouissement de ces déchets dans les décharges ou leur rejet en plein nature.
Parmi les alternatives qui se profilent derrière ces montagnes d’ordures et qui se sont avérées très efficaces sous d’autres cieux : le recyclage et la valorisation.

Les déchets organiques, en l’occurrence constituent aujourd’hui un enjeu très important dans la mesure où leur récupération et valorisation permettent non seulement de sauvegarder l’environnement mais aussi de générer des revenus et des postes d’emploi. Les déchets organiques valorisables constituent aujourd’hui un enjeu de taille qu’il faut absolument promouvoir. La gestion de cette catégorie de déchets est aujourd’hui assez développée dans certains pays notamment en Europe. Elle est devenue une véritable industrie dont les acteurs réalisent des gains substantiels se chiffrant à plusieurs milliards de dollars. La valorisation de ces déchets est désormais un choix stratégique.
Cet objectif est d’autant plus important qu’il touche à la fois le domaine de l’environnement, les structures sociales, mais aussi les structures économiques.
Cette thématique, aussi prometteuse soit elle de nos jours a dores et déjà suscité l’intérêt de différentes institutions dans les secteurs de l’environnement, de l’agriculture et de l’énergie.
Malgré la taille du gisement confirmée par toutes les études jusqu’ici menées en matière d’évaluation du potentiel des déchets organiques en Tunisie, les besoins élevés en compost d’une part ainsi que le gain énergétique pouvant être généré par valorisation énergétique de la biomasse mais le secteur de la valorisation des déchets organiques n’a pas vu réellement une évolution significative et reste encore embryonnaire.

Il existe aussi l’alternative de l’extraction du méthane, appelé également biogaz, des déchets ménagers qui représente aussi une bonne alternative énergétique, les décharges publiques sont dotées d’une forte capacité énergétique. Il est aussi intéressant d’accorder une importance à la valorisation des déchets verts des marchés de gros ( Sfax, Bizerte, Nabeul et Sousse) dont les rejets verts totaux avoisinent les 27 tonnes par jour, d’ailleurs il existe un projet pilote de valorisation des déchets verts du marché de gros de « Bir el Kassaa » entré en exploitation, en juin 2010, répond actuellement à 35% des besoins du marché en électricité.
Les stations de transfert d'énergie par pompage (STEP), les centrales dites gravitaires et les usines marémotrices  peuvent bien créer de l’électricité grâce à l'énergie hydroélectrique.
De grands chantiers sont à entreprendre pour réconcilier le citoyen avec son environnement et surtout lui offrir des meilleures conditions de vie.


Cela ne va pas se réaliser par une baguette magique comme le mentionnent aussi bien les experts dans le domaine ainsi que les responsables municipaux. C’est un travail de longue haleine qui nécessite un investissement. Entre temps il faut arrêter ceci par des solutions urgentes, notamment des campagnes de propreté durables et l’implication des différents concernés par le sujet.



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